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Tout et rien

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Traducción al francés de Todo y nada, nota de tapa de la MU 101. Sur un territoire où se rencontrent trois frontières, on ne trouvent, sans être enregistrés, qu’un seul policier et un seul médecin. Sur décision de la Commission Inter-américaine des Droits de l’Homme (CIDH), l’État Argentin dû reconnaître la propriété commune des terres wichis et criollos. Abandonnés et forcés à vivre sans rien, on entendit parler d’eux lorsque huit criollos furent accusés d’avoir violé une fille wichi handicapée. Pour la première fois, ils font entendre leur voix.

  1. Ici, se trouve la fin de tout. Nous sommes à la frontière nord, à la limite de l’imagination. Pourtant, c’est une pure réalité. La dernière route se trouve à 65 kilomètres et le bus oscille au rythme de la terre aride, croise de maigres lits de rivières et passe au milieu de bœufs affamés. Cette traversée dure six heures et son prix, élevé, en empêche l’accès à plus d’un. En conséquent le bus est quasiment vide, bien qu’il se dirige vers un village de 4500 habitants, toujours argentins. Je ne sais pas si c’est un voyage vers le passé ou le futur, mais c’est ainsi qu’est le présent : avec des traces des deux de toute part, en attirant même notre confusion.

Nous arrivons.
Nous sommes au Paraje Alto de la Sierra, triple frontière internationale et provinciale, village où une petite fille wichi, handicapée, fut violée par huit criollos.
Ce n’est pas uniquement cette histoire que je vais raconter.
C’est quelque chose de pire.
Je vais raconter l’histoire de tout ce qui peut se voir dans cette zone atroce.

  1. Tout d’abord, voyons où nous sommes. L’anthropologue John Palmer règle le GPS pour arriver à Alto la Sierra. Nous sommes à Tartagal, à 350 kilomètres de notre destination et à la seule table occupée du seul restaurant ouvert. Palmer nettoie de sa main la naRomerrelée rouge et blanc. Ce dernier décrit l’histoire de cet endroit comme vide. Dans les années 1910, arril’Églisees premiers pasteurs anglicans, anglais comme lui. Ils arrivèrent avec un Bible traduite en wichi. La relation entre les deux peuples fut intense – en 1975, l’Église anglicane nomma le premier évêque wichi – mais courte : elle prit fin en 1982 avec la guerre des Malouines. Les prêtres furent menacés par un certain Commandant, Antonio Rivero. En conséquent, environ 60 britanniques s’échapèrent en Bolivie en passant par cette frontière. Quand ils purent revenir, ils se retrouvèrent face à une communauté qui avait maintenu sa foi et son institution. Aujourd’hui, les caciques se disent toujours anglicans. En réalité, qu’est-ce que nous explique Palmer ? Premièrement, que nous nous dirigeons vers le dernier endroit d’Argentine apprivoisé par l’Occident. Ce n’est pas rien. Ensuite, qu’il s’agit d’une communauté qui embrassa une croyance « civilisatrice », plus respectueuse envers la diversité que la religion catholique.
  2. Vingt ans de batailles physiques et juridiques – y compris une condamnation de l’État Argentin par la CIDH – qui se terminèrent par un acte signé à deux reprises. Il fut signé une première fois, le 17 octobre 2007, par le gouverneur de l’époque Juan Carlos Romero, le conseiller des caciques de l’organisation wichi Lhaka Honhat, l’Organisation des Familles Criolles, l’Eglise anglicane de l’Argentine du Nord et l’OIT. Cet acte fut signé une seconde fois en janvier 2014 par l’actuel gouverneur Juan Manuel Urtubey ainsi que l’ancienne ministre Alicia Kirchner. Ainsi, la province de Salta déclara formellement 450 milles hectares propriété communautaire du peuple wichi habitant à Alto de Sierra. D’autres 253 milles hectares furent cédés aux criollos vivant là bas. Chaque territoire fut ainsi délimité. Cependant, la communauté doit établir quels wichis et criollos se localisent dans chaque zone. Qu’est ce que cela signifie ? Nous allons voir.
  3. Le 28 novembre dernier, une fille wichi fut violée par huit hommes criollos. L’affaire parut six mois après, lorsque la fille dut être soumise à une césarienne d’urgence en raison de l’acéphalie de son bébé. Le peu de passagers se trouvant dans le bus savent que nous sommes ici pour ça. Il n’est pas facile de distinguer les wichis des criollos.

Je demande à la femme à côté de moi comment arriver à la maison de l’évêque Asencio Pérez, porte d’entrée sur la communauté selon Palmer. « C’est elle la fille – signale la personne sur le siège d’en face –. Et moi je suis la mère de l’un des détenus ».

  1. Voici à quoi ressemble la terre où l’identité d’une enfant fut transformée jusqu’à aujourd’hui être considérée comme « La Wichi violée ». Pour arriver à la communauté, nous devons longer un étang. La frontière est marquée par l’hôpital et l’école. L’évêque Asencio vit au cœur du hameau. Il est malade. Ce jour là, il fut l’un des premiers à arriver. « Il était 9 heures du matin tout au plus. La jeune fille avait faim et s’en alla sur la colline manger les fruits du quebracho – arbre originaire d’Amérique du Sud. Deux autres filles, qui partirent acheter du pain, virent les criollos l’attraper. Ils les poursuivirent aussi, en vain. Lorsque la communauté l’apprit, nous fûmes tous ensemble à l’hôpital où nous vîmes les deux filles crier qu’elles les avaient vus. Ils avait bandé les yeux et la bouche de la pauvre enfant. Elle criait « I-ton-no, i-ton-no », traduit « ils m’ont traînée ».

L’anthropologue Palmer, témoin de la déclaration que la Wichi Violée fit quelques mois plus tard aux tribunaux de Tartagal, l’écouta répéter la même chose. Encore et encore. Ce fut la seule chose qu’elle dit.

  1. Monologue de l’évêque :

« J’aimerais que vous, premièrement, compreniez quelque chose : l’appel est toujours juste et nécessaire, toujours. Pourquoi ? Tout le monde sait que nous avons été exterminés, qu’on nous a tout pris. On est devenu sans papiers. Aujourd’hui, nous avons des papiers, nous sommes Argentins. Il y a des règles dans l’État Argentin et c’est pour cela que nous revendiquons les droits que nous avons mais que l’on ne nous donne pas. Par exemple, lors du cas de la petite fille violée, la justice ne fit pas son travail. Pourquoi ? Car elle fait partie du peuple indigène. Juste pour ça. Et c’est pour cela que nous faisons appel. À la justice et au monde. Il faut en finir. Ils jouent avec nous. Le tribunal s’est demandé s’il y avait eu viol. Comment peuvent-ils poser cette question ? Je suis évêque et je témoigne. J’ai parlé avec d’autres témoins qui m’ont dit l’avoir vu. Seulement, la justice n’a pas fait appel à ces témoignages. Pourquoi ? Car lorsque la nouvelle est sortie, ils l’expédièrent. Certains témoins sont mineurs et tous ne purent être entendus car ils ne parlent pas la même langue. Je me suis présenté pour les traduire, mais ma proposition fut refusée. Pourquoi ? Les filles ont témoigné. Cependant, ne parlant pas beaucoup de castillan et entourées par les forces de l’ordre, elles prirent peur. Les gens ont très peur de la police. Il faut que la justice l’entende, et qu’elle le comprenne. Avec cette agression sexuelle, nous réclamons justice. Le député Ramon Villa, après que nous l’y ayons poussé, présenta la situation. Vinrent également jusque ici les députés de la Commission des Droits de l’Homme. Nous réclamons la reconnaissance du viol mais également de toutes les autres injustices. Nous leur avons fait remarquer que lorsqu’un candidat politique fait campagne, il parle des droits à l’éducation, à la santé et à la sécurité. Mais où sont-ils ? Où est la sécurité ? La police ici ne comporte qu’un seul policier. Il n’a même pas de téléphone. Aujourd’hui avec cette histoire, ils nous ont fourni un téléphone. Mais nous en avions toujours demandé un sans jamais avoir eu de réponse positive. Une agression sexuelle et on en a un de suite. Pourquoi ? Car ils ont honte. Ils ont honte car cette histoire a été publiée par la presse. Et voilà l’injustice que nous vivons. La santé ? L’hôpital n’a qu’un seul médecin. Ce n’est pas possible. C’est un frère de Bolivie. Et comme vous le savez bien, un bolivien subit les mêmes discriminations que nous. Voici ce qu’il se passe. Regardez la communauté : nous avons l’électricité, un collège, un hôpital. Tout ça s’est gagné en se battant, tout ça est venu de nous même. Depuis des grèves de la faim sur la place de Salta, des recours à Buenos Aires et devant des juridictions internationales, en passant par les rejets, en refusant qu’ils nous divisent, nous sommes passés par tout ça. Nous ne faisons pas de discrimination. Nous sommes tous égaux ! Nous sommes des êtres humains. On peut très bien s’entendre en tant que tels. Cela est juste et nécessaire ».

  1. L’hôpital est constitué d’un spécialiste en nutrition et d’un médecin – Juan Carlos Limache Mamani – qui fait tout. Littéralement tout.

C’est son premier travail mais il n’a pas été enregistré.
C’est le premier que l’on appelle, il n’arrête pas.
Il a déjà fait trois déclarations pour attester de la violation de la fille. Le discréditer est une clé pour la défense des criollos, qui en use bien. Aujourd’hui, il aurait dû se présenter à nouveau devant les tribunaux de Tartagal, mais l’unique véhicule disponible, l’ambulance, ne fonctionne pas.
Le docteur Limache raconte qu’il fut accepté à l’université de Chuquisaca, que sa cousine suivit une spécialité à l’hôpital Garraham et que ce fut elle qui l’encouragea à se présenter pour le poste vacant à Alto la Sierra. Il a été jusque là bas pour l’obtenir. Quarante-huit heures après, il était déjà en charge tout. « La seule chose qu’ils me dirent fut : tu ne peux rien signer ». Cette restriction allait jusqu’à son contrat : il commença à travailler en septembre dernier sans papier formalisant ses responsabilités. Depuis, il travaille 16 heures par jour pour 22.500 pesos mensuels (environ 1365 euros). Il reçut son salaire de septembre en mai, lorsqu’il fut nommé « Médecin d’urgence en zone défavorable ». Les quatre autres mois ne lui ont toujours pas été payés.

  1. C’est ainsi que le Docteur Limache raconte le jour de l’horreur : « Quand on m’a averti qu’une petite fille gisait sur le sol, je me suis rendu sur place. Je demandai : que s’est-il passé ici ? Cette fille fut victime d’un abus sexuel. Je vis qu’elle allait mal, repliée sur elle-même, alors je l’amenai là bas. Je l’examinai et trouvai une déchirure périnéale, des aménorrhées (sang vaginal) et une douleur abdominale intense, que je ne pouvais arrêter. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je lui administrai un analgésique. On m’informa alors que le médecin légal allait arriver. Je ne pus rien faire de plus. Si on ne m’avait pas dit que le médecin légal arriverait, j’aurais pu lui faire un test de grossesse, réaliser des prélèvements pour le laboratoire ainsi que des analyses. Mais tout ça m’échappa des mains ».

Le médecin légiste n’arriva jamais.
Quatre jours plus tard, à 5 heures du matin, un officier se rendit à la maison de la petite fille avec pour ordre de la transférer à Aguaray. Sa mère l’accompagna. Une fois là bas, deux médecins l’examinèrent.
Francisca, sa mère, me raconta ensuite qu’elle pouvait entendre les cris de sa fille depuis le couloir et qu’après une longue attente elle put enfin s’adresser à une doctoresse. Cette dernière lui affirma qu’il y avait eu viol. Pourtant, le médecin légiste informa le Docteur Limache du fait qu’il n’avait pu le constater. La petite fille s’était baignée, plusieurs jours avaient passé, il était devenu difficile de l’interroger. « Selon ses papiers elle a 12 ans, mais souffrant d’un retard de maturité, elle se comporte comme une enfant de 6 ans », nous expliqua le Docteur Limache.
C’est alors que les criollos, qui avaient été arrêtés pour l’agression, furent libérés avec l’obligation de se présenter chaque vendredi au poste de police d’Alto la Sierra. Il semblait que c’était tout ce que la communauté wichi pouvait espérer de la justice.
Des mois plus tard, le Docteur Limache reçut l’enfant. « Elle soufrait de gênes stomacales, sa mère craignait le pire. Nous le confirmions : elle était enceinte ». Je calculai qu’elle en était déjà à 20 semaines, ce qui était supérieur à la limite légale pour pratiquer un avortement. Nous ne pouvions plus que réaliser des contrôles de façon régulière.
Deux mois passèrent, et arriva l’inattendu : les médecins de la fondation Culture Native, créée par le chanteur folklore Jorge Rojas, arrivèrent à la communauté et s’installèrent à l’école afin de pratiquer des consultations. Jusque là, les consultations concernaient uniquement Francisca et sa fille.
Ils lui firent une échographie (le Docteur Limache disaient : « l’appareil était à l’hôpital mais je ne savais pas l’utiliser »).
Ils diagnostiquèrent un sérieux risque et ordonnèrent une césarienne d’urgence.
Ils diffusèrent tout ce que l’enfant avait supporté.
Avec la nouvelle transmise par les journaux nationaux, les choses s’accélérèrent. Un hélicoptère fut envoyé pour transférer la fille et sa mère à l’Hôpital de santé Maternelle et Infantile de Salta. Francisca raconta plus tard qu’on lui montra le fœtus mort. Il était entièrement formé, mais on pouvait voir une entaille au niveau de la bouche et de la tête.
Je répéta tout cela au Docteur Limache : la succession d’impuissance, précarité et lacunes. Je lui demandai si tout cela n’avait pas été monté de sorte à rendre impossible l’enquête concernant une plainte pour violence sexuelle. Il répondit sans le moindre doute : « Exactement. Et ici, elle n’est pas la seule dans ce cas. Il y en a d’autres. Depuis mon arrivée, je me suis occupé de soixante grossesses, dont beaucoup de petites filles et sans père. De plus si je leur demandais qui était le père, aucune ne voulait répondre. Elles ont peur. C’est une boîte de Pandore : si l’une d’entre elles parle, toutes commenceront à faire de même. Et c’est ainsi que l’on va commencer à se rendre compte de ce qu’il se passe ici ».
Il me dit plus tard qu’il se sentait menacé, raison pour laquelle il ne sortait jamais de l’hôpital. « Je consulte et dors ici jusqu’à ce que tout cela s’estompe ».

  1. Dans la cour de l’école primaire, l’on danse pour le carnaval. Y travaille Julio Diaz, président de la communauté wichi Choway, enseignant bilingue et pasteur anglican. Son regard porte au loin. Il raconte comment il entendit, par les chaînes nationales, la – alors – présidente Cristina Fernandez de Kirchner dire qu’à Alto la Sierra on avait construit un complexe sportif. « Vous le voyez vous ? Il n’y en a pas. L’argent a été envoyé, mais il s’est perdu en chemin ». Il y a deux mois, il vit arriver le président Mauricio Macri à la municipalité de Victoria – de laquelle dépend sa communauté –. Celui-ci était accompagné du gouverneur Juan Manuel Urtubey ainsi que de la Ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, afin d’annoncer un ambitieux plan de sécurité. L’objectif : la lutte contre le narcotrafic. « Que voyez vous ? ». On ne voit que de l’absurdité : une zone de triple-frontière, et un seul policier.
  2. Dans la maison de brique molle et de foin de l’enfant, se trouvent aujourd’hui des tas de briques solides et de tôles. Ils furent déposés hier. Francisca ne sait lequel de tous les organismes de l’État se déchargea ainsi de toute culpabilité. Il fallut passer par tout ça, me dit-elle, pour qu’elle soit informée qu’elle avait droit à une aide sociale pour avoir neufs fils et une fille – celle-ci handicapée. Il fallut passer par tout ça pour qu’elle sache que sa fille souffrait d’épilepsie et qu’on lui fournisse un traitement adéquat. Il fallait la voir. L’image m’est restée en tête : une petite fille, sur une couchette, se suçant le pouce en dormant.
  3. La Cour Suprême de Salta demanda la jugement politique du juge et du procureur qui étaient en charge de l’affaire jusqu’à sa libération par les médias. De plus, elle désigna un autre procureur et ordonna la détention des criollos. Trois d’entre eux, mineurs, furent remis en liberté jusqu’au jugement. Un autre, en fuite, est recherché et les quatre autres sont en détention dans les lieux différents. Les mères, pères et frères de ces criollos sont aujourd’hui en face de moi, me racontant comment ils furent battus en prison. L’une d’entre elles m’explique que son fils était au travail ce jour là. Les autres me clamèrent que les leurs étaient à la maison. Elles en vinrent à me dire que la petite wichi seraient, en réalité, une adulte au comportement douteux. Je compris récemment pourquoi Francisca m’avait dit cela : « On peut raconter beaucoup de choses avec des mots. Ce qu’il faut, c’est voir par soi-même ». Elle me conduit ensuite jusqu’au lit de sa fille.
  4. À 2 heures du matin, alors qu’Alto la Sierra était au plus sombre, nous prîmes le bus qui nous déposa à Tartagal dans la matinée. Nous sommes à la seule pâtisserie de la seule place. Arrive alors l’avocate de la défense, des criollos, Sarah Esper, une tornade qui sourit dès lors qu’on la présente comme la filleule artistique du folklore El Chaqueño Palavecino. Elle salua d’une bise les hommes occupant la table voisine. Celui qui la félicite est conseiller. L’avocate le félicite : « vous êtes du bon côté ». Nous marchons ensuite ensemble jusqu’au tribunal. En chemin elle nous raconte qu’elle se rend là bas afin de contester et bloquer le dispositif mis en place pour le nouveau procureur. Voici son plan : réaliser une investigation sur le lieux des faits, recueillir les témoignages sur place car les transferts sont coûteux, et réaliser les prélèvements ADN sur le fœtus. Que signifie tout ça ? Tout d’abord, faire en sorte que les preuves ne puissent être récupérées ne correspond pas à une défense de personnes innocentes. Ensuite cela décrit la situation actuelle : l’avocate a utilisé les médias pour questionner la victime, semer des doutes sur son âge, son comportement sexuel et sur l’origine de sa grossesse. C’est ce qui lui valut les félicitations du conseiller. Enfin, elle anticipe ce qui est à venir : un résumé rempli de recours qui retardent l’arrivée au jugement oral. En attendant, à la maison de La Wichi violée, on reçoit des briques et des tôles
  5. Sur la table, il y a du maïs, du riz, du poulet et des brocolis. Il y a aussi cinq enfants et un bébé. Tous prononcent des mots dans trois langues différentes : castillan, anglais et wichi. Voici la famille de l’anthropologue britannique John Palmer et de la belle wichi Tojweya. On partage le déjeuner ainsi que notre voyage à Alto la Sierra. « On pourrait savoir ce qu’il s’est réellement passé ? », nous demande Palmer. « On sait déjà tous quelque chose », dis-je, sans penser à la porte que je venais d’entrouvrir. « Nous savons que cette fillette va devoir affronter les démons de toute une société ». Tpojewa se mit alors à parler wichi. John m’expliqua qu’elle souhaitait me raconter quelque chose dans sa langue afin de pouvoir mieux s’exprimer.
  6. Monologue d’une femme wichi :

«  Je souhaite te raconter l’histoire de Cordelia. Cordelia était mon amie ainsi que l’amie de tous. Elle aimait se promenait seule sur la colline. Elle aimait cela car elle ne se sentait jamais seule là bas et qu’elle avait besoin de compagnie. Elle se mettait deux doigts dans la bouche afin d’imiter le cri de l’oiseau. Nous l’écoutions toutes, et allions courir sur la colline avec elle. Un jour, des criollos arrivèrent à la communauté pour acheter des animaux. Ils restèrent plusieurs jours car les animaux étaient en liberté. Ils devaient donc les chercher et les charger dans le camion. Pendant cette période, Cordelia disparût. Alors que nous la cherchions tous, son frère la trouva. Ses mains étaient liées, de même que ses jambes, elles en position ouvertes. Ils lui avaient mis un t-shirt dans la bouche et l’avaient violée. Se mettant deux doigts dans la bouche et sifflant, elle les avaient appelés : venez me violer ».

  1. Je comprends donc.

Je comprends l’image de liberté que représente Cordelia se promenant seule, insouciante sur la colline.
Je comprends toutes les femmes qui, depuis le viol systématique de toutes ces Cordelias, ont peur de se balader seule.
Je comprends ce qu’il se passe et pourquoi.
Et c’est ainsi que cette histoire fut ramenée à ces deux doigts dans la bouche.
Vous entendez ?
La Wichi violée nous appelle.
Nous sommes toutes la petite wichi.
Traducción: Alicia Barotte

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La transfiguración de Miguelito Pepe: los milagros seducen

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Una obra teatral que recurre al milagro como ingrediente imprescindible para una transformación. Un niño santo en un pueblo perdido. Su primera intervención paranormal desata furor y de todas partes van a suplicarle lo imposible. La transfiguración de Miguelito Pepe es un unipersonal con la dramaturgia y dirección de Martina Ansardi en el que el actor Tuco Richat se pone en la piel de varios personajes que dialogan con lo sagrado y lo profano. Este viernes 30 de mayo a las 20.30 podés ver en MU Trinchera Boutique la primera de tres funciones.

Por María del Carmen Varela.

La transfiguración de Miguelito Pepe: los milagros seducen

La transfiguración de Miguelito Pepe gira en torno a un fenómeno que sucede en un pueblo norteño. Miguelito, un niño de Famaillá, se convierte de la noche a la mañana en la gran atracción del pueblo. De todas partes van a conocerlo y a pedirle milagros. En todo el pueblo no se habla de otra cosa que del niño santo, el que escucha los pedidos de quien se le acerque y concede la gracia. 

La obra tiene dramaturgia y dirección de la activista y artista travesti Martina Ansardi, directora teatral, actriz, bailarina, coreógrafa y socia de Sintonía Producciones, quien la ideó para que fuera itinerante.

Se trata de un unipersonal en el que el actor Tuco Richat se luce en varios personajes, desde una secretaria de un manosanta que entrega estampitas a quien se le cruce en el camino, una presentadora de televisiòn exaltada a un obispo un tanto resentido porque dios le concede poderes a un changuito cualquiera y no a él, tan dedicado a los menesteres eclesiásticos.

La voz de la cantante lírica Guadalupe Sanchez musicaliza las escenas: interpreta cuatro arias de repertorio internacional.  A medida que avanza la trama, Richat irá transformando su aspecto, según el personaje, con ayuda de un dispositivo móvil que marca el ritmo de la obra y sostiene el deslumbrante vestuario, a cargo de Ayeln González Pita. También tiene un rol fundamental para exhibir lo que es considerado sagrado, porque cada comunidad tiene el don de sacralizar lo que le venga en ganas. Lo que hace bien, lo merece.

Martina buscó rendir homenaje con La transfiguraciòn de Miguelito Pepe a dos referentes del colectivo travesti trans latinoamericano: el escritor chileno Pedro Lemebel y Mariela Muñoz. Mariela fue una activista trans, a quien en los años `90 un juez le quiso quitar la tenencia de tres niñxs. Martina: “Es una referenta trans a la que no se recuerda mucho», cuenta la directora. «Fue una mujer transexual que crió a 23 niños y a más de 30 nietes. Es una referenta en cuanto a lo que tiene que ver con maternidad diversa. Las mujeres trans también maternamos, tenemos historia en cuanto a la crianza y hoy me parece muy importante poder recuperar la memoria de todas las activistas trans en la Argentina. Esta obra le rinde homenaje a ella y a Pedro Lemebel”.

Con el correr de la obra, los distintos personajes nos irán contando lo que sucedió con Miguelito… ¿Qué habrá sido de esa infancia? Quizás haya continuado con su raid prodigioso, o se hayan acabado sus proezas y haya perdido la condición de ser extraordinario. O quizás, con el tiempo se haya convertido, por deseo y elección, en su propio milagro. 

MU Trinchera Boutique, Riobamba 143, CABA

Viernes 30 de mayo, 20.30 hs

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Relato salvaje guaraní: una perla en el teatro

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Una actriz que cautiva. Una historia que desgarra. Música en vivo. La obra Perla Guaraní volvió de la gira en España al Teatro Polonia (Fitz Roy 1475, CABA) y sigue por dos domingos. El recomendado de lavaca esta semana.

Por María del Carmen Varela

La sala del teatro Polonia se tiñe de colores rojizos, impregnada de un aroma salvaje, de una combustión entre vegetación y madera, y alberga una historia que está a punto de brotar: Perla es parte de una naturaleza frondosa que nos cautivará durante un cuarto de hora con los matices de una vida con espinas que rasgan el relato y afloran a través de su voz.

La tonada y la crónica minuciosa nos ubican en un paisaje de influjo guaraní. Un machete le asegura defensa, aunque no parece necesitar protección. De movimientos rápidos y precisos, ajusta su instinto y en un instante captura el peligro que acecha entre las ramas. Sin perder ese sentido del humor mordaz que a veces nace de la fatalidad, nos mira, nos habla y nos deslumbra. Pregunta: “¿quién quiere comprar zapatos? Vos, reinita, que te veo la billetera abultada”. Los zapatos no se venden. ¿Qué le queda por vender? La música alegre del litoral, abrazo para sus penas.

Relato salvaje guaraní: una perla en el teatro
Gabriela Pastor en escena. Detrás, Juan Zuberman interpreta a un ciego que toca la guitarra.

La actriz y bailarina Gabriela Pastor moldeó este personaje y le pone cuerpo en el escenario.  Nacida en Formosa, hija de maestrxs rurales, aprendió el idioma guaraní al escuchar a su madre y a su padre hablarlo con lxs alumnxs y también a través de sus abuelxs maternxs paraguayxs. “Paraguay tiene un encanto muy particular”, afirma ella. “El pueblo guaraní es guerrero, resistente y poderoso”.

El personaje de Perla apareció después de una experiencia frustrante: Gabriela fue convocada para participar en una película que iba a ser rodada en Paraguay y el director la excluyó por mensaje de whatsapp unos días antes de viajar a filmar. “Por suerte eso ya es anécdota. Gracias a ese dolor, a esa herida, escribí la obra. Me salvó y me sigue salvando”, cuenta orgullosa, ya que la obra viene girando desde hace años, pasando por teatros como Timbre 4 e incluyendo escala europea.

Las vivencias del territorio donde nació y creció, la lectura de los libros de Augusto Roa Bastos y la participación en el Laboratorio de creación I con el director, dramaturgo y docente Ricardo Bartis en el Teatro Nacional Cervantes en 2017 fueron algunos de los resortes que impulsaron Perla guaraní.

Acerca de la experiencia en el Laboratorio, Gabriela asegura que “fue un despliegue actoral enorme, una fuerza tan poderosa convocada en ese grupo de 35 actores y actrices en escena que terminó siendo La liebre y la tortuga” (una propuesta teatral presentada en el Centro de las Artes de la UNSAM). Los momentos fundantes de Perla aparecieron en ese Laboratorio. “Bartís nos pidió que pusiéramos en juego un material propio que nos prendiera fuego. Agarré un mapa viejo de América Latina y dos bolsas de zapatos, hice una pila y me subí encima: pronto estaba en ese territorio litoraleño, bajando por la ruta 11, describiendo ciudades y cantando fragmentos de canciones en guaraní”.

La obra en la que Gabriela se luce, que viene de España y también fue presentada en Asunción, está dirigida por Fabián Díaz, director, dramaturgo, actor y docente. Esta combinación de talentos más la participación del músico Juan Zuberman, quien con su guitarra aporta la cuota musical imprescindible para conectar con el territorio que propone la puesta, hacen de Perla guaraní una de las producciones más originales y destacadas de la escena actual.

Teatro Polonia, Fitz Roy 1475, CABA

Domingos 18 y 25 de mayo, 20  hs

Más info y entradas en @perlaguarani

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Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado

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Todo lo que se narra a continuación sucedió mientras, en el Congreso, la policía reprimía a mansalva a jubilados, periodistas –incluido Lucas Pedulla, integrante de lavaca– y personas que se acercan a movilizarse cada miércoles. Fin.

Crónica de Franco Ciancaglini. Fotos de Sebastian Smok.

La historia comienza así: el partido del gobierno La Libertad Avanza organizó un acto de cierre de la campaña del vocero presidencial y candidato a legislador porteño Manuel Adorni, en Plaza Mitre, Recoleta.

El montaje del escenario afirma: “Adorni es Milei”.

Se espera que ambas personalidades estén y hablen hoy.

Pero falta para eso.

Media hora antes de la convocatoria, en distintas esquinas de la avenida Libertador, hay grupos de personas que, muy organizadas, esperan.

En las esquinas la mayoría va vestida de negro pero, en un acto de magia política, luego se las verá llegar a la plaza con la misma remera violeta, puesta arriba de sus verdaderas remeras o incluso de buzos y camperas.

Un notero de TN primero y luego de C5N hablaron con estas personas, que confesaron haber sido convocadas para trabajar en “prevención” bajo la promesa de una paga de 25 mil pesos.
El Whatsapp de la convocatoria, revelado a cámara por uno de ellos, decía: “Ahy (sic) un acto político de 17 a 21. 25 mil pesos. El que quiere se anota”.

Finalmente no era para prevención, sino para “presencia”.

Pero lo peor no es nada de esto, sino que finalmente no les pagaron los 25 mil, sino que quisieron darles 10 mil; ante la presión, algunos recibieron 20 y otros, nada: “Porque no me quiero poner la remera esa sucia no me quieren pagar”, denunció el más sincero ante las cámaras.

Fin.

Lo cierto es que estas columnas de unas 50 personas cada una fueron las que lograron ocupar una plaza Mitre que estaba semivacía.

Temprano, los remera violeta se negaban a hablar con la prensa, aún disciplinados por la promesa de la paga. Luego, ante la deflación de lo prometido descargaron su bronca ante las cámaras dejando en evidencia cómo trabaja el puntero Sebastián Pareja en la provincia de Buenos Aires, de donde provenían estas personas, para el cierre de una campaña porteña.

Alicia es jubilada pero no está marchando alrededor del Congreso, sino que está acá, colándose entre los violetas para saltear unas vallas y pasar más rápido hacia el sector del escenario. Hace un año y medio que se afilió al partido en la Comuna 13 Belgrano, Núñez. Habla de Milei como obnubilada, apurando su paso como ansiosa por la posibilidad de verlo en vivo. Faltan, al menos, dos horas.

Describe a Milei como un “bocho en economía” y se ríe al recordar que en la última elección, hace dos años, votó al actual jefe de gobierno, Jorge Macri. Está claro que no repetirá voto: “Está la ciudad muy abandonada. Mucho linyera, ratas por todos lados. En mis 82 años nunca había visto ratas en la ciudad”. Voto cantado: Adorni, a quien define como “alguien muy correcto”.

Sobre el otro Macri, el Mauricio, dice que “en su momento gobernó bien” pero ahora lo ve fuera de escena. No está al tanto de sus últimas apariciones contra Caputo, Karina y al propio Presidente, o no le interesan.

Alicia prefiere no hablar más y busca un lugar cerca del escenario para ver a su Presidente.

Lucía y Paula, también jubiladas, vinieron de Vicente López y prefieren mirar la escena desde atrás de todo. Es que llevan dos perritos de raza, o de diseño: Coca y Cola. ¿Qué les gusta de Milei? “Te puede gustar o no pero él habla desde el sentimiento. De lo que sentimos muchos”, dice Paula. Lucía suma: “Me gusta porque va a fondo”.

Sobre Mauricio Macri: “Yo lo voté. Ahora, de política no entiendo mucho, pero me da un poco de tristeza porque creo que tienen (con Milei) más coincidencias. Pero tiene que haber una oposición con responsabilidad. Tal vez Macri sea la oposición”.

Marta también es jubilada de 87 años bien llevados. Por qué vino acá (y no al Congreso): “Porque quiero escuchar quiero informarme quiero saber. Son tantos años de lo otro, que esto merece una oportunidad”.

Sigue sola: “El tono no me gusta. Cuando dice malas palabras es un mal ejemplo para la juventud”.

Qué le pedirías al gobierno a nivel Ciudad: “Por favor que saque las villas. La 31 es infernal”. Se pregunta y se responde: “¿Porque avanzaron tanto? Porque les han dado plata”.

¿Marra? “Sí, me gusta. Qué paso ahí, no sé. Me gusta, te soy sincera, pero ahora hay que unir fuerzas”.

¿Está de acuerdo con la medida anti-inmigratoria? “¿Vos te podés hacer ciudadano dinamarqués, o paraguayo? Acá entran todos. Los chorros, los burros. Y si no les gusta que se vuelvan a sus países”.

¿Y la pobreza? Marta cambie el eje: “Basta de decir ‘hagan lío’. Francisco se terminó. Basta de decir la iglesia de los pobres. Pepe Mujica era comunista. Se han hecho ricos con los pobres”.  

Precisamente Mujica pareciera que no. Ella: “No sé. Déjame dudar. Pero basta”.

¿Qué representa para vos Mujica y qué Milei? “Apoyo a Milei y lo nuevo. Y que dios nos ayude”.

¿Y si sale mal? “Creo que ya no voy a estar con vida. Que se arreglen los que quedan”.

Fin.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado
Fotos: Sebastian Smok

A su lado hay un joven con una pala gigante. Posa sonriente para decenas de cámaras. Parece haber logrado su objetivo: llamar la atención.

Se llama Santiago y se tomó dos colectivos desde “la zona más fea de la provincia”, Florencio Varela, donde vive. Tiene 21 años, camisa manga larga a cuadros y una enorme mochila roja sobre la que ató un pañuelo celeste.

Cuenta sobre el sentido de la pala: “Hay que trabajar en este país. Nada se puede conseguir gratis. Todo es trabajo en la vida”.

De qué trabaja: “Soy Rappi y Pedidos YA”. ¿Cuánto gana? “Un poco, mi mamá me decía: muy bien Santiago, ese dinero lo sacaste de tus esfuerzos”. No dice números. Y finalmente revela que ahora ya no trabaja.

Al joven de la pala lo interrumpe Franco, otro joven, vestido de traje, que quiere sacarse una foto con el instrumento. Me da la cámara y posa de mil maneras para fotos que luego subirá a su Instagram. Franco Vera, sabré después, es un joven militante que ha irrumpido hace pocos meses en el colegio Nicolás Avellaneda de Palermo –estando él domiciliado en el conurbano- para postularse como Presidente del centro de estudiantes de la institución.

Franco Vera es de estatura pequeña pero en el debate del centro de estudiantes miró a sus contendientes de la lista oficialista, asociada al peronismo, y al ver que eran 8 personas dijo: “Yo estoy solo pero me la aguanto”. Primera gran ovación del público que recién lo conocía en un debate que ganó con comodidad con palabras clave como fútbol, Messi, Dios, diversidad.

Su lista, hasta antes del debate compuesta por él solo, se llama Ruge el cambio.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado
Franco Vera, candidato a presidente por la lista Ruge el cambio del centro de estudiantes del colegio Nicolás Avellaneda.

Ahora tiene una decena de seguidores, más después de su segunda jugada: hacerle una cámara oculta a la directora. En la cámara, subida a las redes, se ve cómo la mujer lo apercibe por una serie de hechos difíciles de entender desde afuera, supuestas actitudes de Franco desde que llegó al colegio. Es cierto, se lo nota sobre excitado y concentrado en su carrera estudiantil. Y si bien el video no lo muestra, él asegura que el objetivo de la directora es censurar a Ruge el Cambio para que no se presente –y gane- las elecciones del centro.
Así utilizó la cámara oculta para denunciar la censura institucional.

Su historia merece un documental aparte, que no entra en esta nota. Sobre la elección porteña, él no puede votar. Y pese a las preguntas sobre la actualidad él hablará como representante de los jóvenes de LLA en tono candidato y pedirá que sea a través de videos: “Menos Estado es menos peso al sector público. O sea… Si una persona no capacitada no nos sirve, ¿para qué lo vamos a tener como empleado? Necesitamos tener personas capacitadas. Hay que aprender en esta batalla cultural que los que nos gobiernan son personas normales, no son entes superiores, no tienen título de nobleza”.

¿Los Menem no serán parte? A Franco no le entra una bala: “Los jóvenes somos el cambio” responde en casete y mostrando su sonrisa de dientes con aparatos. Corta la charla para seguir sacándose fotos que subirá tanto a su Instagram como al de la agrupación Ruge el cambio, actividad que le sale muy bien: durante la tarde noche logrará cosechar selfies con personajes como el Gordo Dan o el diputado Martín… Menem.

Fin.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado
Lila Lemoine apareció vestida de playera de YPF.

Otras celebridades que se llevan las miradas:

El Zorro con la bandera de Argentina.

Mickey Mouse con un cartel que dice “Aguante Adorni”.

Lila Lemoine vestida como playera de YPF.

Una mujer que tiene tatuada en la cara, justo arriba de su ceja, la palabra “Castrate”. Hay que acercarse bien para entender bien de qué va… o no tanto. En su cachete izquierdo amplía las siguientes consignas:

  • Castrá
  • Adoptá callejeritos
  • Educá
  • No compres
  • No + piroctenia

Son tatuajes.

En la cara.

Fin.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado

Franco Carcedo es autor de un libro recién salido del horno que se llama Milei: Conexiones filosóficas. Lo escribió junto a su esposa en La Pampa, donde vive, de donde llegó hoy 7AM y a donde vuelve hoy mismo a las 22. Vino, además de para ver a Adorni y Milei con el objetivo concreto de vender su libro. Lleva 5 ejemplares en la mano, y cuenta que ya vendió otros 5. “Es un camión”, anuncia. Y cuenta sobre su contenido: “El libro relaciona distintos acontecimientos que sucedieron durante la vida de Javier Milei, lo que hizo y muchas veces lo que dijo y dice”. ¿Un ejemplo?

Lo que sigue es literal y no está trucado ni escrito maliciosamente: es parte del libro editado por la editorial Dunken, que cualquiera puede comprar. Dice Franco: “Cuando habla de la felicidad él sin saberlo está hablando de algo que dijo Oscar Wilde en 1888”. ¿Cómo? “Cuando Milei dice que la felicidad es no tenerle miedo a la muerte. Oscar Wilde dice algo parecido”.

La pido mejor hojear el contenido; al inicio hay dos citas. Una de Napoleón que dice: “Los hombres excepcionales son parte de un momento excepcional”. Y otra de Javier Milei: “No seré reconocido como economista sino como rockstar”. Ahí nos vamos entendiendo.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado
Franco Carcedo y su libro.

En el libro, profundiza Franco, “hay referencias a Nietzche, Maquiavelo, hay cosas de Spinoza… y la frutilla del postre”. Atención: “La cita de Wilde de la felicidad es de 1888. Milei en 1998 funda una banda que se llama Everest. ¿Sabés cuantos metros tiene el Everest? 8848.88”. Ante mi mirada atónita, Franco Carceda prosigue: “Pero hay más. El día que nació Milei se jugó un partido amistoso para homenajear a Arsenio Erico (futbolista paraguayo muy querido en Independiente). En ese partido debutan Bianchi, Carrascosa y César Laraignée. Ese día nació Milei”.

¿Y entonces? Franco Carceda repite: “El día que nació Milei ellos debutan con la casaca argentina”.

¿Pero cuál sería la conexión filosófica: “Es algo piola porque Milei es fanático de Boca y Bianchi es casi el máximo ídolo de Boca, con Riquelme y Palermo, ponele”.

Vuelvo a pedirle el libro. Sobre el nacimiento de Milei, se informa también que nació el mismo día que el guardameta ruso «Araña» Yasín (¡dos arqueros!) y que se editó un álbum del conjunto Jackson 5 de donde saltaría a la fama Michael Jackson.

Fin.

Equivalencias y bebidas.

Una señora envía videos a un grupo y le responden “como quisiera estar ahí”, “cuidate” y le ponen emojis de un león.

Una nena con la careta de Milei y una motosierra posa para las fotos mientras la mamá, al lado, tiene una careta de Adorni, un caniche y muchos pañuelos celestes atados a la mochila, como si los hubiera llevado para hacerse unos pesos.

Un remera violeta grita “viva la libertad” y otros remera violeta, alrededor, lo miran y estallan en carcajadas. Él también.

Franco Vera me contará luego, orgulloso y dolorido, que le tocó la mano a Milei pero que eso le costó que, literalmente, que los seguridad lo tiraran al piso y le pisaran la cabeza: “Estoy bendecido”.

Suena en el escenario un tema con acordes punk cuya letra asegura que Milei es “el último punk” y “el último superhéroe de la libertad”; eso significa que están al caer el Presidente y también Adorni, a quien nadie parece esperar demasiado. Menos que nadie, los remera violeta.

Aparece más allá otro contingente de remeras violetas que ahora llevan bengalas violetas y tocan bombos violetas, siguiendo a una bandera sostenida por jóvenes prolijos y sonrientes sin remera violeta.

La inscripción de la bandera en la cabecera dice «Jóvenes LLA» y otra atrás “Lugano”. La entrada es de cancha: se canta “el domingo cueste lo que cueste” y “un minuto de silencio para Macri que está muerto”.

Otro de los hits son “El que no salta es radical” y uno que cambia la palabra “Perón” por “León”.

Fin de campaña de Adorni: crónica de un país olvidado

Un hombre de 40 y pico, vestido de traje, es el que saca las canciones y agita.

Lidera a la barra hasta meterla en el centro mismo del escenario.

Mientras este cronista anota otras cosas, como la presencia de francotiradores en las terrazas de Recoleta y al lado del escenario, se ve que el hombre sale del tumulto, ofuscado.

Le han robado el celular.

Habla con una persona de seguridad, que abre las manos en señal de “no puedo hacer nada”.

El hombre está visiblemente afectado, dice “no lo puedo creer” y pide un celular para “dar de baja las tarjetas”.

Consigue una cómplice, a quien le confesará lo que él cree es la razón del robo:

-Es que está lleno de negros.

Fin.

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