Nota
Tout et rien
Traducción al francés de Todo y nada, nota de tapa de la MU 101. Sur un territoire où se rencontrent trois frontières, on ne trouvent, sans être enregistrés, qu’un seul policier et un seul médecin. Sur décision de la Commission Inter-américaine des Droits de l’Homme (CIDH), l’État Argentin dû reconnaître la propriété commune des terres wichis et criollos. Abandonnés et forcés à vivre sans rien, on entendit parler d’eux lorsque huit criollos furent accusés d’avoir violé une fille wichi handicapée. Pour la première fois, ils font entendre leur voix.
- Ici, se trouve la fin de tout. Nous sommes à la frontière nord, à la limite de l’imagination. Pourtant, c’est une pure réalité. La dernière route se trouve à 65 kilomètres et le bus oscille au rythme de la terre aride, croise de maigres lits de rivières et passe au milieu de bœufs affamés. Cette traversée dure six heures et son prix, élevé, en empêche l’accès à plus d’un. En conséquent le bus est quasiment vide, bien qu’il se dirige vers un village de 4500 habitants, toujours argentins. Je ne sais pas si c’est un voyage vers le passé ou le futur, mais c’est ainsi qu’est le présent : avec des traces des deux de toute part, en attirant même notre confusion.
Nous arrivons.
Nous sommes au Paraje Alto de la Sierra, triple frontière internationale et provinciale, village où une petite fille wichi, handicapée, fut violée par huit criollos.
Ce n’est pas uniquement cette histoire que je vais raconter.
C’est quelque chose de pire.
Je vais raconter l’histoire de tout ce qui peut se voir dans cette zone atroce.
- Tout d’abord, voyons où nous sommes. L’anthropologue John Palmer règle le GPS pour arriver à Alto la Sierra. Nous sommes à Tartagal, à 350 kilomètres de notre destination et à la seule table occupée du seul restaurant ouvert. Palmer nettoie de sa main la naRomerrelée rouge et blanc. Ce dernier décrit l’histoire de cet endroit comme vide. Dans les années 1910, arril’Églisees premiers pasteurs anglicans, anglais comme lui. Ils arrivèrent avec un Bible traduite en wichi. La relation entre les deux peuples fut intense – en 1975, l’Église anglicane nomma le premier évêque wichi – mais courte : elle prit fin en 1982 avec la guerre des Malouines. Les prêtres furent menacés par un certain Commandant, Antonio Rivero. En conséquent, environ 60 britanniques s’échapèrent en Bolivie en passant par cette frontière. Quand ils purent revenir, ils se retrouvèrent face à une communauté qui avait maintenu sa foi et son institution. Aujourd’hui, les caciques se disent toujours anglicans. En réalité, qu’est-ce que nous explique Palmer ? Premièrement, que nous nous dirigeons vers le dernier endroit d’Argentine apprivoisé par l’Occident. Ce n’est pas rien. Ensuite, qu’il s’agit d’une communauté qui embrassa une croyance « civilisatrice », plus respectueuse envers la diversité que la religion catholique.
- Vingt ans de batailles physiques et juridiques – y compris une condamnation de l’État Argentin par la CIDH – qui se terminèrent par un acte signé à deux reprises. Il fut signé une première fois, le 17 octobre 2007, par le gouverneur de l’époque Juan Carlos Romero, le conseiller des caciques de l’organisation wichi Lhaka Honhat, l’Organisation des Familles Criolles, l’Eglise anglicane de l’Argentine du Nord et l’OIT. Cet acte fut signé une seconde fois en janvier 2014 par l’actuel gouverneur Juan Manuel Urtubey ainsi que l’ancienne ministre Alicia Kirchner. Ainsi, la province de Salta déclara formellement 450 milles hectares propriété communautaire du peuple wichi habitant à Alto de Sierra. D’autres 253 milles hectares furent cédés aux criollos vivant là bas. Chaque territoire fut ainsi délimité. Cependant, la communauté doit établir quels wichis et criollos se localisent dans chaque zone. Qu’est ce que cela signifie ? Nous allons voir.
- Le 28 novembre dernier, une fille wichi fut violée par huit hommes criollos. L’affaire parut six mois après, lorsque la fille dut être soumise à une césarienne d’urgence en raison de l’acéphalie de son bébé. Le peu de passagers se trouvant dans le bus savent que nous sommes ici pour ça. Il n’est pas facile de distinguer les wichis des criollos.
Je demande à la femme à côté de moi comment arriver à la maison de l’évêque Asencio Pérez, porte d’entrée sur la communauté selon Palmer. « C’est elle la fille – signale la personne sur le siège d’en face –. Et moi je suis la mère de l’un des détenus ».
- Voici à quoi ressemble la terre où l’identité d’une enfant fut transformée jusqu’à aujourd’hui être considérée comme « La Wichi violée ». Pour arriver à la communauté, nous devons longer un étang. La frontière est marquée par l’hôpital et l’école. L’évêque Asencio vit au cœur du hameau. Il est malade. Ce jour là, il fut l’un des premiers à arriver. « Il était 9 heures du matin tout au plus. La jeune fille avait faim et s’en alla sur la colline manger les fruits du quebracho – arbre originaire d’Amérique du Sud. Deux autres filles, qui partirent acheter du pain, virent les criollos l’attraper. Ils les poursuivirent aussi, en vain. Lorsque la communauté l’apprit, nous fûmes tous ensemble à l’hôpital où nous vîmes les deux filles crier qu’elles les avaient vus. Ils avait bandé les yeux et la bouche de la pauvre enfant. Elle criait « I-ton-no, i-ton-no », traduit « ils m’ont traînée ».
L’anthropologue Palmer, témoin de la déclaration que la Wichi Violée fit quelques mois plus tard aux tribunaux de Tartagal, l’écouta répéter la même chose. Encore et encore. Ce fut la seule chose qu’elle dit.
- Monologue de l’évêque :
« J’aimerais que vous, premièrement, compreniez quelque chose : l’appel est toujours juste et nécessaire, toujours. Pourquoi ? Tout le monde sait que nous avons été exterminés, qu’on nous a tout pris. On est devenu sans papiers. Aujourd’hui, nous avons des papiers, nous sommes Argentins. Il y a des règles dans l’État Argentin et c’est pour cela que nous revendiquons les droits que nous avons mais que l’on ne nous donne pas. Par exemple, lors du cas de la petite fille violée, la justice ne fit pas son travail. Pourquoi ? Car elle fait partie du peuple indigène. Juste pour ça. Et c’est pour cela que nous faisons appel. À la justice et au monde. Il faut en finir. Ils jouent avec nous. Le tribunal s’est demandé s’il y avait eu viol. Comment peuvent-ils poser cette question ? Je suis évêque et je témoigne. J’ai parlé avec d’autres témoins qui m’ont dit l’avoir vu. Seulement, la justice n’a pas fait appel à ces témoignages. Pourquoi ? Car lorsque la nouvelle est sortie, ils l’expédièrent. Certains témoins sont mineurs et tous ne purent être entendus car ils ne parlent pas la même langue. Je me suis présenté pour les traduire, mais ma proposition fut refusée. Pourquoi ? Les filles ont témoigné. Cependant, ne parlant pas beaucoup de castillan et entourées par les forces de l’ordre, elles prirent peur. Les gens ont très peur de la police. Il faut que la justice l’entende, et qu’elle le comprenne. Avec cette agression sexuelle, nous réclamons justice. Le député Ramon Villa, après que nous l’y ayons poussé, présenta la situation. Vinrent également jusque ici les députés de la Commission des Droits de l’Homme. Nous réclamons la reconnaissance du viol mais également de toutes les autres injustices. Nous leur avons fait remarquer que lorsqu’un candidat politique fait campagne, il parle des droits à l’éducation, à la santé et à la sécurité. Mais où sont-ils ? Où est la sécurité ? La police ici ne comporte qu’un seul policier. Il n’a même pas de téléphone. Aujourd’hui avec cette histoire, ils nous ont fourni un téléphone. Mais nous en avions toujours demandé un sans jamais avoir eu de réponse positive. Une agression sexuelle et on en a un de suite. Pourquoi ? Car ils ont honte. Ils ont honte car cette histoire a été publiée par la presse. Et voilà l’injustice que nous vivons. La santé ? L’hôpital n’a qu’un seul médecin. Ce n’est pas possible. C’est un frère de Bolivie. Et comme vous le savez bien, un bolivien subit les mêmes discriminations que nous. Voici ce qu’il se passe. Regardez la communauté : nous avons l’électricité, un collège, un hôpital. Tout ça s’est gagné en se battant, tout ça est venu de nous même. Depuis des grèves de la faim sur la place de Salta, des recours à Buenos Aires et devant des juridictions internationales, en passant par les rejets, en refusant qu’ils nous divisent, nous sommes passés par tout ça. Nous ne faisons pas de discrimination. Nous sommes tous égaux ! Nous sommes des êtres humains. On peut très bien s’entendre en tant que tels. Cela est juste et nécessaire ».
- L’hôpital est constitué d’un spécialiste en nutrition et d’un médecin – Juan Carlos Limache Mamani – qui fait tout. Littéralement tout.
C’est son premier travail mais il n’a pas été enregistré.
C’est le premier que l’on appelle, il n’arrête pas.
Il a déjà fait trois déclarations pour attester de la violation de la fille. Le discréditer est une clé pour la défense des criollos, qui en use bien. Aujourd’hui, il aurait dû se présenter à nouveau devant les tribunaux de Tartagal, mais l’unique véhicule disponible, l’ambulance, ne fonctionne pas.
Le docteur Limache raconte qu’il fut accepté à l’université de Chuquisaca, que sa cousine suivit une spécialité à l’hôpital Garraham et que ce fut elle qui l’encouragea à se présenter pour le poste vacant à Alto la Sierra. Il a été jusque là bas pour l’obtenir. Quarante-huit heures après, il était déjà en charge tout. « La seule chose qu’ils me dirent fut : tu ne peux rien signer ». Cette restriction allait jusqu’à son contrat : il commença à travailler en septembre dernier sans papier formalisant ses responsabilités. Depuis, il travaille 16 heures par jour pour 22.500 pesos mensuels (environ 1365 euros). Il reçut son salaire de septembre en mai, lorsqu’il fut nommé « Médecin d’urgence en zone défavorable ». Les quatre autres mois ne lui ont toujours pas été payés.
- C’est ainsi que le Docteur Limache raconte le jour de l’horreur : « Quand on m’a averti qu’une petite fille gisait sur le sol, je me suis rendu sur place. Je demandai : que s’est-il passé ici ? Cette fille fut victime d’un abus sexuel. Je vis qu’elle allait mal, repliée sur elle-même, alors je l’amenai là bas. Je l’examinai et trouvai une déchirure périnéale, des aménorrhées (sang vaginal) et une douleur abdominale intense, que je ne pouvais arrêter. Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Je lui administrai un analgésique. On m’informa alors que le médecin légal allait arriver. Je ne pus rien faire de plus. Si on ne m’avait pas dit que le médecin légal arriverait, j’aurais pu lui faire un test de grossesse, réaliser des prélèvements pour le laboratoire ainsi que des analyses. Mais tout ça m’échappa des mains ».
Le médecin légiste n’arriva jamais.
Quatre jours plus tard, à 5 heures du matin, un officier se rendit à la maison de la petite fille avec pour ordre de la transférer à Aguaray. Sa mère l’accompagna. Une fois là bas, deux médecins l’examinèrent.
Francisca, sa mère, me raconta ensuite qu’elle pouvait entendre les cris de sa fille depuis le couloir et qu’après une longue attente elle put enfin s’adresser à une doctoresse. Cette dernière lui affirma qu’il y avait eu viol. Pourtant, le médecin légiste informa le Docteur Limache du fait qu’il n’avait pu le constater. La petite fille s’était baignée, plusieurs jours avaient passé, il était devenu difficile de l’interroger. « Selon ses papiers elle a 12 ans, mais souffrant d’un retard de maturité, elle se comporte comme une enfant de 6 ans », nous expliqua le Docteur Limache.
C’est alors que les criollos, qui avaient été arrêtés pour l’agression, furent libérés avec l’obligation de se présenter chaque vendredi au poste de police d’Alto la Sierra. Il semblait que c’était tout ce que la communauté wichi pouvait espérer de la justice.
Des mois plus tard, le Docteur Limache reçut l’enfant. « Elle soufrait de gênes stomacales, sa mère craignait le pire. Nous le confirmions : elle était enceinte ». Je calculai qu’elle en était déjà à 20 semaines, ce qui était supérieur à la limite légale pour pratiquer un avortement. Nous ne pouvions plus que réaliser des contrôles de façon régulière.
Deux mois passèrent, et arriva l’inattendu : les médecins de la fondation Culture Native, créée par le chanteur folklore Jorge Rojas, arrivèrent à la communauté et s’installèrent à l’école afin de pratiquer des consultations. Jusque là, les consultations concernaient uniquement Francisca et sa fille.
Ils lui firent une échographie (le Docteur Limache disaient : « l’appareil était à l’hôpital mais je ne savais pas l’utiliser »).
Ils diagnostiquèrent un sérieux risque et ordonnèrent une césarienne d’urgence.
Ils diffusèrent tout ce que l’enfant avait supporté.
Avec la nouvelle transmise par les journaux nationaux, les choses s’accélérèrent. Un hélicoptère fut envoyé pour transférer la fille et sa mère à l’Hôpital de santé Maternelle et Infantile de Salta. Francisca raconta plus tard qu’on lui montra le fœtus mort. Il était entièrement formé, mais on pouvait voir une entaille au niveau de la bouche et de la tête.
Je répéta tout cela au Docteur Limache : la succession d’impuissance, précarité et lacunes. Je lui demandai si tout cela n’avait pas été monté de sorte à rendre impossible l’enquête concernant une plainte pour violence sexuelle. Il répondit sans le moindre doute : « Exactement. Et ici, elle n’est pas la seule dans ce cas. Il y en a d’autres. Depuis mon arrivée, je me suis occupé de soixante grossesses, dont beaucoup de petites filles et sans père. De plus si je leur demandais qui était le père, aucune ne voulait répondre. Elles ont peur. C’est une boîte de Pandore : si l’une d’entre elles parle, toutes commenceront à faire de même. Et c’est ainsi que l’on va commencer à se rendre compte de ce qu’il se passe ici ».
Il me dit plus tard qu’il se sentait menacé, raison pour laquelle il ne sortait jamais de l’hôpital. « Je consulte et dors ici jusqu’à ce que tout cela s’estompe ».
- Dans la cour de l’école primaire, l’on danse pour le carnaval. Y travaille Julio Diaz, président de la communauté wichi Choway, enseignant bilingue et pasteur anglican. Son regard porte au loin. Il raconte comment il entendit, par les chaînes nationales, la – alors – présidente Cristina Fernandez de Kirchner dire qu’à Alto la Sierra on avait construit un complexe sportif. « Vous le voyez vous ? Il n’y en a pas. L’argent a été envoyé, mais il s’est perdu en chemin ». Il y a deux mois, il vit arriver le président Mauricio Macri à la municipalité de Victoria – de laquelle dépend sa communauté –. Celui-ci était accompagné du gouverneur Juan Manuel Urtubey ainsi que de la Ministre de la sécurité, Patricia Bullrich, afin d’annoncer un ambitieux plan de sécurité. L’objectif : la lutte contre le narcotrafic. « Que voyez vous ? ». On ne voit que de l’absurdité : une zone de triple-frontière, et un seul policier.
- Dans la maison de brique molle et de foin de l’enfant, se trouvent aujourd’hui des tas de briques solides et de tôles. Ils furent déposés hier. Francisca ne sait lequel de tous les organismes de l’État se déchargea ainsi de toute culpabilité. Il fallut passer par tout ça, me dit-elle, pour qu’elle soit informée qu’elle avait droit à une aide sociale pour avoir neufs fils et une fille – celle-ci handicapée. Il fallut passer par tout ça pour qu’elle sache que sa fille souffrait d’épilepsie et qu’on lui fournisse un traitement adéquat. Il fallait la voir. L’image m’est restée en tête : une petite fille, sur une couchette, se suçant le pouce en dormant.
- La Cour Suprême de Salta demanda la jugement politique du juge et du procureur qui étaient en charge de l’affaire jusqu’à sa libération par les médias. De plus, elle désigna un autre procureur et ordonna la détention des criollos. Trois d’entre eux, mineurs, furent remis en liberté jusqu’au jugement. Un autre, en fuite, est recherché et les quatre autres sont en détention dans les lieux différents. Les mères, pères et frères de ces criollos sont aujourd’hui en face de moi, me racontant comment ils furent battus en prison. L’une d’entre elles m’explique que son fils était au travail ce jour là. Les autres me clamèrent que les leurs étaient à la maison. Elles en vinrent à me dire que la petite wichi seraient, en réalité, une adulte au comportement douteux. Je compris récemment pourquoi Francisca m’avait dit cela : « On peut raconter beaucoup de choses avec des mots. Ce qu’il faut, c’est voir par soi-même ». Elle me conduit ensuite jusqu’au lit de sa fille.
- À 2 heures du matin, alors qu’Alto la Sierra était au plus sombre, nous prîmes le bus qui nous déposa à Tartagal dans la matinée. Nous sommes à la seule pâtisserie de la seule place. Arrive alors l’avocate de la défense, des criollos, Sarah Esper, une tornade qui sourit dès lors qu’on la présente comme la filleule artistique du folklore El Chaqueño Palavecino. Elle salua d’une bise les hommes occupant la table voisine. Celui qui la félicite est conseiller. L’avocate le félicite : « vous êtes du bon côté ». Nous marchons ensuite ensemble jusqu’au tribunal. En chemin elle nous raconte qu’elle se rend là bas afin de contester et bloquer le dispositif mis en place pour le nouveau procureur. Voici son plan : réaliser une investigation sur le lieux des faits, recueillir les témoignages sur place car les transferts sont coûteux, et réaliser les prélèvements ADN sur le fœtus. Que signifie tout ça ? Tout d’abord, faire en sorte que les preuves ne puissent être récupérées ne correspond pas à une défense de personnes innocentes. Ensuite cela décrit la situation actuelle : l’avocate a utilisé les médias pour questionner la victime, semer des doutes sur son âge, son comportement sexuel et sur l’origine de sa grossesse. C’est ce qui lui valut les félicitations du conseiller. Enfin, elle anticipe ce qui est à venir : un résumé rempli de recours qui retardent l’arrivée au jugement oral. En attendant, à la maison de La Wichi violée, on reçoit des briques et des tôles
- Sur la table, il y a du maïs, du riz, du poulet et des brocolis. Il y a aussi cinq enfants et un bébé. Tous prononcent des mots dans trois langues différentes : castillan, anglais et wichi. Voici la famille de l’anthropologue britannique John Palmer et de la belle wichi Tojweya. On partage le déjeuner ainsi que notre voyage à Alto la Sierra. « On pourrait savoir ce qu’il s’est réellement passé ? », nous demande Palmer. « On sait déjà tous quelque chose », dis-je, sans penser à la porte que je venais d’entrouvrir. « Nous savons que cette fillette va devoir affronter les démons de toute une société ». Tpojewa se mit alors à parler wichi. John m’expliqua qu’elle souhaitait me raconter quelque chose dans sa langue afin de pouvoir mieux s’exprimer.
- Monologue d’une femme wichi :
« Je souhaite te raconter l’histoire de Cordelia. Cordelia était mon amie ainsi que l’amie de tous. Elle aimait se promenait seule sur la colline. Elle aimait cela car elle ne se sentait jamais seule là bas et qu’elle avait besoin de compagnie. Elle se mettait deux doigts dans la bouche afin d’imiter le cri de l’oiseau. Nous l’écoutions toutes, et allions courir sur la colline avec elle. Un jour, des criollos arrivèrent à la communauté pour acheter des animaux. Ils restèrent plusieurs jours car les animaux étaient en liberté. Ils devaient donc les chercher et les charger dans le camion. Pendant cette période, Cordelia disparût. Alors que nous la cherchions tous, son frère la trouva. Ses mains étaient liées, de même que ses jambes, elles en position ouvertes. Ils lui avaient mis un t-shirt dans la bouche et l’avaient violée. Se mettant deux doigts dans la bouche et sifflant, elle les avaient appelés : venez me violer ».
- Je comprends donc.
Je comprends l’image de liberté que représente Cordelia se promenant seule, insouciante sur la colline.
Je comprends toutes les femmes qui, depuis le viol systématique de toutes ces Cordelias, ont peur de se balader seule.
Je comprends ce qu’il se passe et pourquoi.
Et c’est ainsi que cette histoire fut ramenée à ces deux doigts dans la bouche.
Vous entendez ?
La Wichi violée nous appelle.
Nous sommes toutes la petite wichi.
Traducción: Alicia Barotte
Nota
Septiembre en Mu Trinchera Boutique
Obras de teatro, música, comida rica, dos ceremonias especiales, y una propuesta para las infancias: este septiembre te esperamos en nuestro espacio (Riobamba 143, CABA) con todas estas propuestas. Recordá que si sos suscriptor, tenés descuentos.
Sábado 7 de septiembre, 20.30hs
TERROR DE ARRABAL
Tres barrios porteños, tres leyendas urbanas y la pesadilla de una inquilina en busca de hogar. Terror de Arrabal es un unipersonal de narración oral que recorre leyendas urbanas de la Ciudad de Buenos Aires en el camino de una inquilina que mudanza tras mudanza no para de chocar con lo paranormal.
Entradas por Alternativa Teatral
Domingo 8 de septiembre, de 13 a 17 hs
PACHA URBANA
Una ceremonia para testimoniar la vida y celebrar el placer del encuentro colectivo.
Un ritual para nutrir el cuerpo y el alma, con el escenario urbano de fondo, con nuestros pies sobre el territorio que nos cobija.
Empanadas salteñas, bebidas, DJ y fiesta: todo incluído.
Anfitriona y cocinera: Carla Morales Ríos
Musica en vivo y DJ: Big Mama Laboratorio
Entradas por Alternativa Teatral
Sábado 14 de septiembre, 20 hs
NENA GORDA
Un biodrama que surge de la convicción de que una herida personal es un interesante y genuino punto de partida para la creación. En éste caso, el foco está anclado en lo más íntimo y a la vez universal: el cuerpo propio y la mirada de los otros sobre él.
Regresar, a través de sus objetos, al cuarto de la infancia; aquel sitio que alberga aún el recuerdo, las memorias, los deseos de otros proyectados sobre nosotros.
Una foto. Una pequeña bailarina clásica llamativamente gorda es el disparador para preguntarnos ¿Qué tiene que cambiar para que el cuerpo de una niña sea suficiente?
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Domingo 15 de septiembre, 18 hs
MARYTA DE HUMAHUACA
KILLA RAYMI (la Fiesta de la Luna)
Maryta de Humahuaca, cantora indígena, jujeña, llega a Buenos Aires para presentar sus nuevas canciones en una ceremonia con artistas invitadas.
Entradas por Alternativa Teatral
Viernes 20 de septiembre, 21 hs.
Maca Mona Mu
Nos invita a recibir la Primavera
presentando su disco Ruca.
Canciones enhebradas a través del elemento fuego para iluminar, abrigar, cocinar y encender nuestros sentidos.
La voz de Maca Mona Mu narra emociones íntimas que exponen la nueva sensibilidad de esta época.
Sábado 21 de septiembre, 20.30 hs
SER EVA, por Eva Basterra Seoane
Textos y canciones para no olvidar, el arte para testimoniar y celebrar la vida.
La Eva artista, la que se rebela, la que se entrega, la lucha, la que grita, la que muerde, la que sueña, la que vive.
Un encuentro mensual, con una invitada especial en cada ocasión. En esta oportunidad: Graciela Daleo, docente, investigadora, sobreviviente de la ESMA.
Eva es escritora, cantora, murguera, feminista, hija de Víctor Basterra y Laura Seoane, sobrevivientes de la ESMA. El testimonio de Victor fue crucial en el Juicio a las Juntas Militares, inmortalizado en un texto de Jorge Luis Borges.
Entradas por Alternativa Teatral
Domingo 22 de septiembre, 16 hs
FESTIVAL MOSTRES E INFANCIAS
¡Primer Festival para Infancias libres y Todo Tipo de Familias, porque deseamos que crezcan en toda su diversidad!
Habrá:
-Ronda de Lectura con hadas travas madrinas: Susy Shock, Luz Ventura, Eugi
-Juegos participativos y Juegos cooperativos: Amarella y Amarellita.
-Talleres organizados por la Editorial Muchas Nueces.
-Música en vivo: La Banda de les Mostres, Susy Shock, Sofia Dieguez, Lelé Música, Amarella, Mika De Frankfurt, ¡y más amigues!
Entradas por Alternativa Teatral
Nota
Diez años después: comienza el juicio por el femicidio de Nancy Fernández
Comienza este martes el juicio por el asesinato de Nancy Fernández que se extenderá entre el 3 y el 6 de septiembre en el Tribunal Oral en lo Criminal Nº 7 de San Isidro. Por Anabella Arrascaeta.
Nancy tenía 36 años cuando el 2 de mayo de 2014 fue encontrada en su casa semidesnuda, violada y asfixiada. Venía reclamando justicia por su hija, Micaela Fernández (14), que un año antes había sido secuestrada, violada y asesinada (ambas en la foto de portada). Sin embargo, se caratuló el caso de Micaela como suicidio. El acusado es Juan Carlos Corvalán, conocido narco de la zona. Nancy y Micaela eran parte de la comunidad qom Yecthakay, de Tigre.
Esta historia, situada en el Municipio de Tigre, se teje entre muertes e impunidades. El crimen de Micaela Fernández fue caratulado como suicidio, y sigue impune. Este martes comienza entonces el juicio por el asesinato de su madre, Nancy Fernández, que se extenderá hasta el viernes 6 de septiembre en el Tribunal Oral en lo Criminal Nº 7 de San Isidro. Hay un solo imputado por el femicidio: Juan Carlos Corvalán, narco de la zona.
El entramado detrás de estas muertes sigue aún sin visibilizarse.
Nancy Fernández, de la comunidad qom del Tigre. La asesinaron porque seguía denunciando que el caso de su hija Micaela no había sido un suicidio, sino un asesinato (Foto de Canal Abierto)
Los crímenes
En 2013, cuando Micaela Fernández desapareció, su madre Nancy fue a la Comisaría 6ª de Talar pero no le quisieron tomar la denuncia; había sido secuestrada y violada por varios hombres. Cuando su hija apareció días después, con golpes, cortes en la cara y el pelo cortado, Nancy insistió en denunciar lo sucedido y otra vez volvieron a negarle ese derecho. En una entrevista con la TV Pública, Nancy reveló que la policía la llevó a la comisaria, donde la ataron y golpearon. Cuenta Nancy en el video: “India de mierda, me dijeron, te callás la boca, no vas a hablar vos”.
El 17 de febrero de 2013 Micaela apareció asesinada en la casa de Dante “Pato” Cenizo. Tenía un tiro en la cabeza. La investigación de su muerte estuvo a cargo del fiscal Diego Molina Pico, de la Fiscalía de El Talar, que a los pocos meses archivó la causa caratulada como suicidio. Dante “Pato” Cenizo solo estuvo preso por venta de drogas.
Un año después, mientras Nancy, reclamaba justicia y denunciaba la complicidad policial en la trama, la encontraron en su casa semidesnuda, violada y asfixiada. Ahora, diez años después, su muerte llega a Tribunales.
El reclamo de justicia
Nancy y su familia son parte de la comunidad Qom Yecthakay del partido de Tigre. Micaela tenía una hermana: Lisette Fernández, que tenía 12 años cuando asesinaron a su hermana, y 13 cuando asesinaron a su mamá. Cuando cumplió la mayoría de edad tomó el reclamo de justicia y se rodeó de las organizaciones que desde el territorio acompañan los reclamos por los femicidios locales.
La misma red que acompaña por ejemplo el reclamo de justicia por Luna Ortiz (asesinada en 2017 cuando tenía 19 años) estará presente en los Tribunales acompañando a Lisette.
“Es importante el acompañamiento porque es una causa fuerte. Esta red de mafia territorial se creía que al matar a Nancy y al morir su abuelo Eugenio de tristeza, Lisette no iba a hacer nada por su corta edad, pero cuando cumplió los 19 años decidió salir como particular damnificada, y es importante levantar junto a ella el pedido de justicia”, dice a lavaca Marisa Rodríguez, mamá de Luna Ortiz y miembro de la red que acompaña el pedido de justicia por Nancy y Micaela.
Marisa Rodríguez, la mamá de Luna Ortiz, junto a Lisette, hija de Nancy y hermana de Micaela que retomó el reclamo de justicia ante la audiencia que comenzará este martes 3.
Esa red garantiza por ejemplo que durante esta semana Lisette tenga cómo trasladarse al juicio, y se quede a dormir cerca de Tribunales. También organiza que la joven tenga la comida para la semana y las actividades de acompañamiento que sucederán en la calle mientras el proceso transcurre, además del claro apoyo y contención.
El juicio marca la posibilidad de empezar a desarmar el entramado de impunidad. Un primer paso en un largo camino que se inicia por juzgar como femicidio el crimen de Nancy, y que después pueda dar lugar a lo que todavía no se hizo increíblemente: vincular la muerte de Nancy con el crimen de su hija Micaela, y poder poner luz en la trama de responsabilidades y complicidades que mantuvieron durante 10 años sus femicidios sin justicia.
Nota
Talento eterno
Ricardo Talento –actor, director, dramaturgo y docente, fundador del Circuito Cultural Barracas y uno de los principales impulsores del teatro comunitario– se “mudó de casa”, como dicen las Madres de Plaza de Mayo cuando alguna de ellas parte hacia otras dimensiones. El recuerdo de Luis Zarranz, periodista, escritor y autor de del libro Actores Sociales, de Lavaca Editora: una investigación, descripción y guía sobre una experiencia de una profundidad única en el mundo, con Ricardo Talento como uno de sus emblemas. En esa obra Luis explica el rol del teatro comunitario en la reconstrucción del tejido social tras la dictadura, hasta el presente. Y en esta nota cuenta sus batallas, sus conceptos, lo que fue capaz de crear con la mirada siempre puesta en lo grupal. Su debate tanto con el liberalismo como con el progresismo sobre lo que significa el arte como producción social y autogestiva. La definición de la palabra “talento” que le falta a los diccionarios. El retrato de un imprescindible que supo combinar alegría, entusiasmo y comunidad.
Por Luis Zarranz
(foto de portada publicada por la Asociación Argentina de Actores y Actrices)
Ricardo Talento tuvo un apellido que le calzaba justo. Su virtud no estaba solo en su capacidad actoral o dramaturga sino en algo más trascendental y difícil de hallar: la potencia para generar proyectos artísticos comunitarios a lo largo y ancho del país.
En ningún lugar de eso que llamamos mundo existe algo similar –en términos de extensión, recorrido, articulación, transformación y hecho cultural– como el teatro comunitario argentino. ¿Qué es? Teatro de y para vecinos y vecinas. En nuestro país, más de sesenta grupos conforman una red nacional de enorme vitalidad en la que se fusionan conceptos tales como comunidad, arte, identidad, celebración, autogestión y juego: todo como parte de una unidad teatral.
Sin embargo, lo que hace más interesante aún al teatro comunitario es la generosidad fundacional con la que creció. Y es precisamente ahí donde emerge la figura de Talento junto con la de Adhemar Bianchi como directores de los dos primeros grupos del país: fueron ellos quienes durante los días aciagos del 2001 salieron por los barrios a propalar el encuentro de vecinos a través del arte, lo que permitió que surgieran diversos grupos hasta en los lugares más inimaginables del país.
Eso es Talento.
A partir de ese impulso, en pueblos de no más de seiscientos habitantes, por ejemplo, comenzaron a surgir grupos de teatro comunitario en los que participaba buena parte de la comunidad: la vieja estación de tren abandonada pasaba ser un escenario para una función, lxs vecinxs contaban ellxs mismxs la historia del lugar, es decir su historia.
Talento vio allí el hecho cultural en toda su dimensión transformadora.
Antes, mucho antes, en la década del setenta había participado en el Centro de Cultura Nacional José Podestá, en el grupo La Podestá y en el Grupo de Teatro Cumpa. En 1987 comenzó a dirigir al grupo de teatreros Los Calandracas. Finalmente, en 1996, en plena sobredosis menemista, fundó el Circuito Cultural Barracas y, junto a Adhemar, creó “El Fulgor Argentino Club Social y Deportivo”, la gran obra del primer grupo de teatro comunitario, Catalinas Sur de La Boca, hermano mayor del Circuito de Barracas.
Imagen de la actual versión de El fulgor argentino, espectáculo organizado y creado en1996 por Ricardo Talento y Adhemar Bianchi, cuyo éxito lo renueva año año. Foto Lina Etchesuri
Pero todo el párrafo anterior engendra un error: nada de lo que haya hecho Talento podría conjugarse en singular. Sus iniciativas siempre propiciaron el encuentro con el/la otro/a para, a partir de allí, crear proyectos de índole grupal.
Su nombre y apellido nunca fueron un nombre propio sino sustantivos colectivos. Por eso le preocupaba tanto combatir la aparente capacidad individual de un artista. Ese fue su verdadero arte: dialogar con la época para transformarla en comunidad: “Creemos que el arte es un derecho de todos. El mundo liberal creó la figura del artista como para decir que están los que se permiten desarrollar su actividad y tienen un don. Están diciendo que otros no lo tienen. Y, además, que se trata exclusivamente de una producción personal. Es un nefasto concepto liberal y hay otro del progresismo: la idea del arte como herramienta, como una utilidad. Nosotros creemos que en sí es transformador”.
Eso es Talento.
Así, en 2001, bajo su dirección, el Circuito Cultural Barracas parió una de sus emblemáticas obras: El casamiento de Anita y Mirko. Un casamiento como una excusa para generar un espacio de encuentro, intercambio y diversión que amortiguara la crisis neoliberal que, como un tsunami, arrasaba con todo. La fórmula que crearon lxs vecinxs fue medicina para curar el agobio, la desesperación y el desencuentro. Y fue también un éxito teatral que lleva veinte años ininterrumpidos de funciones agotadas sábado tras sábado, con más de 70 vecinxs actores en escena.
El Casamiento de Anita y Mirco, obra y experiencia emblemática del Circuito Cultural Barracas desde 2001, otra muestra de la capacidad de Ricardo para reunir lo social y lo artístico y hacer una fiesta (literal y divertidísima) que comparten y actúan con el público más de 70 vecinas y vecinos del barrio. Foto Lina Etchesuri para lavaca .
Hace un tiempo, en una charla para una nota de lavaca, Talento me dijo: “En todo estos años cambió el clima político y el social, pero sigue esa necesidad de jugar, aunque sea por dos horas, a que no tenemos paranoia el uno del otro. En el fondo, el Casamiento es una ficción: ficcionamos que nos conocemos, que nos podemos divertir juntos, que podemos compartir una mesa sin que nos conozcamos. No es poca cosa”.
Eso es Talento.
Más Talento: “El teatro es la última ceremonia humana que le queda al ser humano. Cuando la comunidad la toma, vuelve a darle encarnadura, sentido. Porque a veces el teatro se vuelve una ceremonia hueca, no de comunicación sino de exhibición: de habilidades, de construcciones artísticas. Una de las cosas por la cual el teatro comunitario tiene tanta repercusión en el público es porque al tomarlo la comunidad vuelve a tener sentido esta ceremonia celebrativa. El vecino produce con otro vecino, que es el espectador: hay empatía y todos juntos estamos participando de un hecho colectivo”.
Así, con esas pócimas, Talento supo dialogar y protagonizar su tiempo: con otros/as: “Creatividad significa cómo puede imaginarse uno de otra manera, cómo puede modificar el entorno y puede construir política. Estás desarrollando prácticas a nivel comunitario, de construcción política, partiendo de la posibilidad de imaginar de otra manera. Y ejercerla, además, porque no es que lo decís teóricamente y después te vas a tu casa solo. No, lo estás ejerciendo todo el día en la práctica, con otros”.
Cómplices y compinches. Adhemar Bianchi y Ricardo Talento, creadores de espacios de encuentro, intercambio y diversión para escaparle a la desesperación y los desencuentros. Foto LAVACA
Pocas veces palabra y acción se sintieron tan a gusto: eso sí es Talento.
Otra vez, cuando participó del Foro Social de Porto Alegre puso en discusión la frase “Otro mundo es posible”, leiv motiv de esos encuentros. Talento planteó dos cosas: primero que nada iba a ser posible si no éramos capaces de imaginarlo. Y, segundo, que no había que plantear otro mundo posible sino este, el de aquí y ahora, el que se manifiesta en el más político de los ámbitos: el cotidiano.
Eso es Talento.
Hay personas que dejan una huella tan imborrable de su paso por el mundo que resulta imposible mencionarlos en pasado, su tiempo es tan actual que siempre están en presente: eso es también es Talento. Y, por eso mismo, siempre están y estarán vivas: cada vez que un grupo de teatro comunitario se junte, cada vez que empiece una función, cada vez que surja otro grupo más, Ricardo Talento estará ahí, como parte inescindible de esa acción.
La Real Academia Española, que poco sabe del mundo real, admite tres definiciones de “talento”: “1) inteligencia (capacidad de entender). 2) aptitud (capacidad para el desempeño de algo). 3) Persona inteligente o apta para determinada ocupación”.
Le falta la más trascendental de las definiciones: “Talento: sustantivo colectivo teatral y comunitario”.
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Talento eterno